Par le Dr Peter J. D’Adamo (traduction, avec permission, par Karen Vago)
Au début du millénaire, la biologie est passée de ‘l’âge des substances chimiques’ à ‘l’âge des molécules’. Ces molécules font souvent leur travail en réseaux ressemblant à une toile, surtout parce que la vie aime la redondance. Plus les choses interagissent et se soutiennent, plus les choses sont à même de bien fonctionner.
Curieusement, notre compréhension de l’obésité et du métabolisme se situe encore dans l’ère des substances chimiques et peut se traduire par : « si vous voulez perdre du poids, vous n’avez qu’à manger moins ». Ce n’est pas seulement inefficace, mais c’est aussi néfaste, jetant la faute uniquement sur les choix de style de vie de la personne et impliquant souvent un manque de contrôle et même de la gloutonnerie de la part l’individu qui souffre.
Certainement une partie de la faute peut être déposée sur le pas de porte du Grand Agrobusiness. La plupart des aliments préparés sont des calories vides, créées ingénieusement (et je rajouterai scientifiquement) pour agir sur nos pires impulsions addictives. Il semble qu’aujourd’hui l’on ajoute à tout, une dose supplémentaire de sucre ces jours-ci, parfois aussi de sel de table. Le passage de l’industrie des sucres plus naturels au sirop de maïs riche en fructose a été un grand facteur aussi. Mais comme nous allons le voir, l’épidémie d’obésité et de diabète dans le monde occidental n’est pas seulement le résultat d’un excès de calories, mais aussi une prise d’assaut par la combinaison de la génétique et de l’environnement autrement dit de l’inné et de l’acquis.
Dans cet article j’aimerai vous faire connaître quelques concepts qui peuvent vous aider à comprendre combien les effets sur la santé de la dysrégulation du sucre sont répandus et ce que vous pouvez faire pour y remédier.
Bien que de nombreux facteurs et intermédiaires soient impliqués, le métabolisme du sucre est en réalité une simple croisée de chemin. Le glucose est la forme biologiquement utile du sucre : il peut être converti en énergie ou stocké sous forme de graisse pour un usage ultérieur. La plupart des problèmes résultent lorsque le corps, arrivé à une fourche sur la route, devient perplexe et fait le mauvais choix.
Si le glucose est converti en graisse il doit être reconverti en glucose avant d’être brûlé. S’il est en manque de graisse et de sucre, le corps de tournera même vers les protéines pour les convertir en glucose, bien que ceci soit inefficace et plus ou moins fait seulement en cas d’urgence. La plupart de nos substances sucrantes, telles que le sucrose (sucre de table) sont des combinaisons de glucose et d’autres sucres (dans le cas du sucrose c’est du glucose et du fructose). Le corps peut même fabriquer du glucose à partir d’autres sucres.
L’aspect moléculaire de l’histoire du sucre est centré autour des différences étonnantes dans ce qui résulte de cette relation très basique, surtout lorsque nous l’envisageons organe après organe. Alors que le pancréas est le majordome du métabolisme du sucre, sécrétant les hormones qui régulent le métabolisme du glucose, ironiquement ce n’est pas un organe dont les tissus souffrent particulièrement à cause du déséquilibre du sucre.
Voici quelques uns qui en souffrent et des conseils de supplémentation intelligente que vous pouvez utiliser pour vous protéger de ces effets délétères :
Le glucose est pratiquement le seul carburant pour le cerveau humain, sauf pendant des périodes prolongées de famine et si vous avez déjà vu un enfant de 9 ans en hyperglycémie, vous savez ce que le sucre peut faire au cerveau. C’est parce que le cerveau manque de réserves de carburant et ainsi nécessite un apport continu de glucose. Des recherches de l’université UCLA, suggèrent qu’une exposition prolongée au sucre forme des radicaux libres dans la membrane du cerveau et compromet la capacité des cellules nerveuses à communiquer. La combinaison de sucres et de lectines alimentaires peut aussi déséquilibrer deux hormones (leptine et ghrelin) qui contrôlent l’appétit. C’est probablement la meilleure raison de ‘manger selon votre groupe sanguin’.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
Un mauvais contrôle du glucose peut entraîner l’accumulation d’un autre sucre dans les yeux et le tissu nerveux connu sous le nom d’aldose. L’accumulation d’aldose agit comme une éponge, attirant l’eau dans les tissus et provoquant un gonflement et un endommagement de la cellule. L’accumulation d’aldose est la raison pour laquelle les diabétiques souffrent souvent de dégénérescence maculaire et de neuropathie.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
Une consommation excessive de sucre (surtout le sucrose et le fructose) peut dramatiquement augmenter les triglycérides dans le sang (un réel problème pour le groupe 0). Dans une étude, les sujets dont 17 à 21 % de leurs calories provenaient de sucre ajouté avaient un risque de mourir de maladie cardiovasculaire 38% plus élevé que les sujets dont 8% de leurs calories provenaient de sucre ajouté. Le risque était plus que doublé pour ceux qui obtenaient 21% ou plus de leurs calories par du sucre ajouté.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
De nombreuses cellules, mais surtout les cellules musculaires, réagissent aux acides gras des aliments en produisant des molécules de signalisation connues sous le nom de PPAR (pee-pars). Les PPARs n’ont pas eux-mêmes directement un rôle sur le métabolisme, mais ils contrôlent et régulent de nombreux gènes qui le font. Le tissu musculaire est riche en une variété de PPARs qui régulent le stockage des acides gras et le métabolisme du sucre. Une mauvaise régulation de PPARs dans les muscles peut conduire au stress oxydatif par les radicaux libres et des douleurs musculaires, une raison en général non reconnue pour laquelle les personnes obèses pourraient être peu disposé à faire de l’exercice physique.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
En plus de son rôle dans la détoxication, le foie est la machine métabolique la plus importante de l’organisme. Une grande part de responsabilité revient à la molécule puissante connue sous le nom de AMPK. Le rôle de l’AMPK dans le métabolisme de l’énergie est tellement important qu’il a reçu le petit nom de ‘jauge de carburant de la cellule’. Comme la jauge de carburant d’une voiture, l’AMPK aide à contrôler la quantité d’énergie disponible pour actionner le métabolisme de la cellule. L’AMPK contrôle aussi de nombreux aspects de l’enlèvement des débris cellulaires. Ainsi, entretenir un fonctionnement sain de l’AMPK est essentiel pour avoir un métabolisme bien réglé.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
Les minuscules structures qui font le travail dans vos reins sont appelées néphrons. Chaque néphron contient des vaisseaux sanguins et un glomérule, qui filtre le sang. Un niveau de sucre sanguin élevé peut causer une élévation de certaines substances chimiques dans les reins. Ces substances ont tendance à rendre les glomérules plus ‘perméables’, qui ensuite entraîne une fuite de protéines (albumine) dans l’urine. Un niveau élevé de glucose peut aussi causer certaines protéines dans le glomérule de s’attacher les unes aux autres. Ces protéines ‘en liaison croisées’ peuvent déclencher un processus de cicatrisation dans les glomérules, rendant son job plus difficile.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :
Chez certains individus, appelés parfois ‘hyper-assimilateurs’, un pourcentage des carbohydrates (glucides) non digérés d’un repas, atteindra l’intestin grêle et sera décomposé en sucres simples additionnels, qui ensuite seront aussi assimilés et soit stocké sous forme de graisse soit brûlé sous forme d’énergie. Ces individus sont connus pour avoir des niveaux plus élevés d’une classe d’enzymes appelées glycosidases. Le phénomène d’hyper-assimilation pourrait expliquer pourquoi la régulation calorique est une stratégie de perte de poids inefficace. Certaines personnes ont des digestions ‘extra–économes’ et la quantité de calories que nous devrions retirer de leur alimentation afin que ces personnes perdent du poids est peu pratique et ne peut pas être prolongé dans le temps.
Le protocole suggéré par le Dr D’Adamo :